De l’Interassociatif de Psychanalyse à l’Inter-associatif Européen de Psychanalyse

L’histoire commence bien avant la création de l’inter-associatif ; faisons la débuter, pour le moment, avec le lieu X.

Après la dissolution de l’Ecole Freudienne de Paris, les psychanalystes qui n’ont pas rejoint l’Ecole de la cause freudienne se trouvent dispersés dans de nombreuses associations.
Malgré cette dispersion, les liens de travail, de transfert et d’amitiés demeurent entre bon nombre d’entre eux.
Les uns et les autres poursuivent le travail autour de la transmission de la psychanalyse « laïque », des ses enjeux et de ses moyens.

La question de la passe, laissée en héritage à tous les psychanalystes qui se réfèrent à l’enseignement de Lacan, qu’ils la reprennent, la critiquent ou la refusent constituera un des points nodaux de la création de l’Inter-associatif de Psychanalyse.

Mais avant l’Inter-associatif avait été créé un dispositif inter-associatif, le lieu X, regroupant des analystes d’associations issues de la dissolution pour lesquelles la passe était toujours de mise. Dispersés dans plusieurs associations, des analystes se retrouvent donc autour de cette question de la passe et créent le lieu X : dispositif de passe reposant sur un point qui faisait accord entre ces analystes : la non désignation des passeurs par leur analyste. La place du passant était donc centrale, puisqu’il choisissait deux passeurs et tirait au sort un jury.
Ce dispositif a fonctionné pendant à peu près trois ans et c’est de ce cadre là qu’est né Passerelle.

Janvier 1986 : Engagés dans ce travail autour de la passe, Michel Guibal et Alain Didier-Weill décident de créer ce qu’ils nommeront le groupe « Passerelle ».
A.D. Weill contacte les responsables des associations issues de l’EFP (excepté l’Ecole de la Cause Freudienne), et leur propose une rencontre mensuelle d’échanges sur les travaux en cours dans les différentes associations et sur la vie interne des associations.
Dans un premier temps, P. Delaunay et M. Guibal (Ateliers de Psychanalyse), C. Azouri (CFRP), C. Dumézil (CCAF) donnent leur accord, suivis de J. Hassoun (Cercle Freudien), P. Landman (Convention Psychanalytique), J. Szpirko (Errata).
Alice Cherki, P. Ginesy, Lucien Méleze, JJ. Moscovitz, P. Lévy, P. Salvain, G. Sarmiento, les rejoindront.

Les réunions « Passerelle » sont une expérience qui consiste « à proposer aux différentes associations [issues] de l’ex-EFP, de mettre au travail, entre analystes, l’hétérogène né de l’appartenance à des lieux institutionnels divers ; de prendre en compte également la part non-institutionalisable de l’analyste, la part de désir en lui, qui échappe à son appartenance moïque à un groupe donné. Passerelle a fait le pari d’essayer de substituer, à l’hétérogénéité de groupes ne se parlant pas, une hétérogénéité fondée sur une parole de lien social. »

Toutes les associations ne sont pas favorables à ce projet mais laissent néanmoins certains de leurs membres y participer.